Les sciences humaines et sociales de troisième génération doivent assumer le caractère spécifique du monde de données créé par le numérique en réseaux, sans le rabattre sur les sciences de la société ou les sciences de l’opinion (ni de l’économie, ni de l’individu). Toutes ces entités ont émergé dans des situations politiques, institutionnelles et techniques spécifiques. Le Big Data fait émerger un autre monde, qui, pour l’instant, n’est pris en compte que par des agences spécialisées dans le traitement de masse de ces données pour produire des corrélations à potentiel prédictif. Le risque existe que les SHS soient disqualifiées durablement pour exploiter ces données et pour produire la réflexivité qui a constitué jusqu’ici leur raison d’être. Le carnet accompagne un séminaire mensuel organisé par le médialab de Sciences Po et la FMSH.
Third generation “human and social sciences” should consider seriously the specificity of a world of data forged by digital networks, without reducing it to sciences of « society » or sciences of « opinion » (neither “economy” nor “individual”). All these categories appeared in specific situations, political, institutional or technical. Big Data makes an entirely new world emerge which is , for the moment, only considered as such by companies, expert in processing this huge amount of data in order to search for correlations that lead to predictions. SHS are at risk of being considered as incompetent for making use of this data and for producing the reflexivity that was their “raison d’être”.
